Vous vous êtes déjà retrouvé habillé un peu... pas comme tout les jours on va dire :D, en plein milieu d'une gare parce que vous rentrez de la Japan Expo par exemple ? Habituellement, je trouve le regard des gens très drôle. Mais seule ça a donner ça :
Je ne regarde pas les gens, mais les gens me regardent.
Ils s'observent tous comme des bêtes de foire, s'amassent sur les trottoirs, les yeux levés, l'œil aux aguets, la peur au ventre d'être jugés comme ils jugent.
Il se dévisagent, devine l'âge, les pensées ou la taille de la panse des personnes qu'ils croisent.
Les gens m'effrayent parce qu'ils voient ce que je ne vois pas.
Les gens m'amusent parce qu'ils grimacent devant la masse mais craignent la solitude.
Les gens m'agacent car ils rejettent l'originalité d'un look et s'en foutent quand l'un d'eux est en galère.
Les gens m'exaspèrent avec leurs respect père/mère où ils greffent pêle-mêle des notions qu'ils ignorent.
Alors, j'me dis qu'les gens ont tord.
Je les juge.
Je juge les jurés qui jurent d'être sincères, qui s'prennent pour des saints en étalant leurs viscères dès qu'ils ouvrent la bouche.
Pauvres bouchés dont les vices servent à avancer.
Je les critique à grand cris, ces éphémères qui rêvent de triques et de trinques.
Je suis comme eux... et comme eux j'me cache les yeux pour l'ignorer et me moquer d'mes propres vices.
J'suis du troupeau qui s'trou la peau pour s'faire aimer. Puis qui s'dit qu'ça n'arriv'ra jamais, parce qu'ce troupeau là c'est pas c'que c'est : l'amour...
Parce que j'ai jamais pigé l'concept, même à 20 piges je déconnecte, j'sais observer mais pas comprendre cette bête curieuse qu'est l'homme.
J'suis du troupeau des prétentieux prétendument détachés du matériel mais qui matent le réel de l'inutile qui met leur compte à nu.
J'suis du troupeau des optimistes qui optimisent un sourire sous le rire des railleurs et qui s'en branlent qu'on s'foute d'leur gueule.
J'suis du troupeau des irréductibles branleurs qui fixent l'heure en s'disant qu'ils d'vraient s'y mettre.
J'suis du troupeau de ceux qui s'la mette, prenez-le comme vous voulez.
J'suis du troupeau de ceux qui s'prennent pas la tête, passée maitre en situation de crise et incapable de criser.
J'suis du troupeau de ceux qui voudraient changer.
Et j'tourne ma roue aveuglément en croyant avancer.
Petits troupeaux qui me font fasse
Avec vos craintes inefficaces
Et vos bouches qui maudissent
Je n'ai qu'un mot à vous dire :
Ne regardez pas les gens même si les gens vous regardent.
Parce que les gens sont tous trop doués et que je ne suis qu'un minuscule scarabé ébahi devant tant de talent et qui a honte de passé sur scène après eux.
Coincée entre deux murs dénudés de béton
Armée d'un stylo défaillant dans un coin
Oubliée comme des fous qui s'en vont sans un son
Déplacée par mes pensées, je regarde au loin des ombres
Sous-traitées
Je traite de choses futiles dans des textes crayonnés
Pour que cet inutile puisse me faire oublier
Tous les sujets sérieux stupidement entêtants
Qui deviennent ennuyeux à être trop déprimants
J'me r'trouve devant ma feuille sans savoir quoi y coucher
Slamant sur des écueils sans avoir l'air d'y toucher
« Mes écrits tournent en rond » disent mes cris qui s'effritent
Et j'ai comme l'impression qu'c'est juste dev'nu un rite
J'laisse glisser mon bic qui esquisse des alambics
Relativ'ment sadiques, pervers ou plus typiques
J'laisse s'former des mots qui cachent tous mes maux
Par des rimes établies dans un style affaibli
Alors j'écoute les autres qui m'emportent dans leur rêves
J'les transforme en apôtres et j'm'imagine leur élève
J'me laisse bercer de tons qui m'emmènent dans d'autres mondes
J'me sens prise de frissons alors qu'les sons abondent
Alors j'me sens vivante, j'ai envie d'le crier
J'oublie qu'j'suis défaillante, j'oublie qu'je suis souillée
J'me remet à écrire quitte à être narcissique
Et j'n'ai plus qu'à m'dire qu'je fais dans du lyrique
C'est pour ça qu'avec ce slam j'ai décidé d'remercier
Tous ceux qu'aux scènes j'acclame qui m'permettent d'm'évader
Ceux qui jouent avec la langue, au figuré cette fois-ci
Et qui évitent l'exsangue avec une classe d'insoumis
Et pour ceux qui n'osent pas déclamer sur ces planches
Essayez d'franchir le pas et puis je vais être franche
On y prend très vite goût y a d'quoi dev'nir accro
V'nez nous montrer votre bagout et arrachez moi l'micro
Je voulais écrire un slam pour complot sur le campus 2010. Mais comme je n'y arrivais pas, j'ai pondu ça à la place :p :
J'ai le stylo qui sèche et qui m'assèche
La plume rêche qui grave une brèche
Dans ma feuille tandis qu'je prêche
l'immoral
J'ai l'moral au beau fixe
Alors je fixe ma feuille vierge
et j'attends son dépucellement
Tardif
J'devais faire un slam pour vous présenter le complot
Mais maintenant, d'vant mon écran, s'qui sort ne sont pas des mots
Mais du dépit quand j'me rends compte
Que j'n'écris rien
Alors je tape au hasard, je frappe quelques touches
M'disant « c'est pas trop tard, il est juste un peu farouche »
J'aurais du savoir qu'à force de le trimbaler n'importe comment
Mon ordi finirait par m'afficher un écran blanc
Alors j'vais faire un slam sur les excuses foireuses quand on arrive pas à écrire
Les ondes wifi ont du m'parasiter l'esprit
C'est comme les portables, une vrai saloperie
Avec tout ces trucs chelous qui m'passe par la tête
J'peux m'la prendre à deux mains, j'sortirais pas une cacahouète
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Et puis y a l'stress, les exams qui s'rapprochent
Il fait des messes basses pour m'foutre la pétoch
Et même si certains disent : « tu t'en fous, tu fous rien »
Je stress en m'disant : « j'm'y mettrais d'main »
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Et puis y a les assos, j'm'y suis engagée
On m'traine à droite à gauche et j'peux pas trop m'échapper
Bon ok, c'est mon choix et j'aime ça, c'est sûr
Mais ça m'pompe sur mon temps d'écriture
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Et puis avec toutes les merdes qui trainent dans mon sang
J'dois avoir des trucs zarbs qui remontent sournois'ment
Vers mon cerveau épuisé de d'voir aussi gérer
Mon côté débauché
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
À force de bouffer des trucs périmés
J'ai des plombs qui ont du sauter
Promis le lait est recraché
Mais pas toujours le reste...
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Et puis cette année, j'passe mon temps à chopper la crève
On prétends qu'c'est parce que j'me prends pour Ève
À m'promener à moitié à poil
J'ai du perdre ma moitié à plume
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Et faut dire c'qui est
Y a pas que la fac qui complote
J'paris dans ma tête c'est pareil
Mes neurones s'mettent en veille
C'est pas d'ma faute, c'est maladif
Pour la prog du complot, vous n'avez plus qu'à rester
Puisse que j'peux rien en dire, qu'j'compte sur vous pour m'y aider
et si quelqu'un peut m'décrire comment est ce salaud de maladif
Qu'j'aille lui pêter l'pif pour qu'il m'casse plus les miches
J'vous offrirais quelques vers
Comme quoi, j'peux bien inventer 36000 prétextes
Alors qu'je sais qu'j'aurais pu faire cet sal'té texte
Si j'm'y étais vraiment mise
Alors comme dirais Alex, faites pas dans l'capilotracte
Ou vous finirez sur une scène à déblatérer des conneries
Mais j'assume et j'vous emmerde
Sourire à tout prix, à tout va
Vague à l'âme qui n'a pas d'prix
Saloperie de déprime qui n's'en va pas
Pourriture de pensées flétries
Taraudage obsédant de l'horreur de la mort
Encore et encore cette connerie qui s'instaure
Marre des idées noires !
Tout faire pour oublier cette vacuité de l'existence
Tant cette saleté s'insinue avec insistance
Dans chaque pore de ma peau, à chaque respiration
Je sue comme un porc des effluves de pensées par expiation
Toujours... toujours le néant qui revient, obsédant
Terrible néant presque palpable, excédant
Excédée par cette idée de n'être rien
Et bientôt de ne plus être du tout
Pas d'énergie, pas d'envie de vivre
Pas d'énergie, pas d'envie de mourir
Juste là, encore vivante, pour combien de temps ?
Peur de mourir et de vivre, ça en d'vient lassant
J'me fous une paire de baffe et j'me lève pour faire quelqu'chose
Pour occuper mon putain d'esprit qui s'ecchymose
Pour arrêter de déprimer alors qu'ça n'sert à rien
Pour ne plus avoir l'temps penser au lendemain
J'aimerais être... une imbécile heureuse
Une valeureuse chaleureuse ! Rien qu'ça !
Faire sourire voir rire ceux qui m'entourent
Remonter le moral des alentours
Ça s'rait une bonne raison de vivre, non ?
Évidemment, c'est juste provisoire
Car on finira tous en poussière
Mais on a beau l'savoir
On est juste pris dans une ratière
Que sommes nous sensé faire ?
Injustice... Injustice d'un monde où l'on a qu'une seule vie
Où l'on ne peut pas effacer le passé et tout recommencer
Un cœur qui saute et pas de try again
Game over direct puis juste les yeux des autres qui saignent
Mais vous êtes encore en vie vous, connards !
Brutale envie de m'exploser la tête contre un mur
De repeindre en rouge, peinture 100% nature
C'sont les écolos qui vont être content !
(ça tombe bien j'en fais partie)
Envie de bouffer des choses froides, des choses mortes
Envie de me dire que je suis un corps vivant qui se nourri de corps morts
Envie de corroborer l'ironie du sort
Encore 2 claques, je me lève, je bouge, je ris...
Un rire qui sonne étrangement faux
Et j'me maudis
D'être si faible, si sot...
Sauçant mes larmes amères et virtuelles
Qui souillent l'air naturel
De choses monstrueuses
J'me sens nulle et peureuse
Et nouille... et gueuse...
Simple pantin désarticulé coincé entre deux mondes...
Je chuchote des mots doux
Qui semblent te maudirent
Je murmure des mots flous
Qui ne veulent plus rien dire
Comme une plume indécise
Glissant sans but et sans sens
Je suis celle qui médise
Mais dit être fait de sang
Et je me crois machine
Dénuée de sentiments
Juste un vieux truc pas clean
Un sombre balbutiement
Je me dis sans attaches et portée par le vent
Et pourtant je me crash, un collier m'étreignant
J'ai mes chaines, par un cœur
Allourdies de rancœurs
Et des rêves éphémères
Qui me ramênent à terre
J'ai des espoirs précaires
Et des buts pas très clairs
Qui m'engluent dans une mer
Dont je ne peux m'extraire
Je me fiche de les voir
Ou de ne pas savoir
Mais je te veux ! Mais je te veux !
Moi l'insensible cinglée
À personne attachée
Moi voilà empoissée
Par une seule amitié
Par un seul amour...
Un seul insaisissable
Qui ébrèche ma raison
Et qui me rend instable
À cause d'une passion
Et je te rêve... et je te rêve...
Je te regarde voler
Jeune enfant insouciant
Ton errance éthérée
Te propulse hors de temps
Et je t'envie... et je t'envie...
Même si je n'ai plus d'ailes
Je fixe toujours les cieux
Alors tu m'ensorcelle
Je te caresse des yeux
Et je rêve de t'éteindre
Sans pouvoir te toucher
Moi qui ne peux que feindre
De t'avoir côtoyé
Et je t'aime ! Et je t'aime !
Toi qui est... l'imagination
Et oui, kuroshitsuji m'obsède XD. Voici ce que j'ai craché de la saison II (ceux qui ne l'ont pas vu, passez votre chemin), avec des erreurs que j'ai la flemme de corriger XD (le Nilgiri est un thé noir et Ciel n'est pas maintenu dans un semblant de vie par le biais de sa bague, comme je l'imaginais au début).
Flottante obscurité, j'ai deviné ton piège
Mon corps déjà souillé par ton immonde manège
A senti tout tes fils, tissés autour de moi
Sans que je me défile, voilà qu'je me débat
Alors j'ouvre la bouche pour crier toute mon âme
Ni papillon ni mouche, j'aspire à être infâme
Me voilà prédateur grâce à ton arrivée
Je transcend'rais la peur, contrôlerais l'araignée
Alors regarde moi, de tes deux lames de glace
Je descendrais plus bas pour pouvoir te faire face
Pourquoi ne ris tu pas ? Je veux qu'tu réagisses
Pour qu'au fin fond de moi la solitude finisse
Et l'appât solitaire se croyait tout puissant
Au fond de ses yeux clairs se cachait un dément
C'est dans un monde en ruine que je l'ai rencontré
Des soucis qui le minent, il était rescapé
Baignant dans des cadavres, prisonnier d'un linceul
Ayant un air qui navre, craignant juste d'être seul
Une bouche qui parle trop mais des yeux qui n'voyent rien
Je l'extirpe de ses maux et il s'accroche aux miens
J'accepte d'être sa chose, devenant l'araignée
Ce papillon morose essayant d'ignorer
Les termes de notre contrat qui une fois terminé
Le fera être appât, qu'je puisse le dévorer
Mon seul obstacle étant un autre moi, joueur
Il vivra la débâcle puisse qu'il cause mon humeur
Qui est le papillon et qui est l'araignée ?
Ce n'est qu'un jeu cruel dont nous sortons blessés.
Quand me suis-je réveillé de ce long sommeil ?
Une terre illimité, entre quatre murs, veille
Un jardin miniature, telle était ma prison
Sous une lune sans futur, je fixais le plafond
Je dors les yeux ouverts et pousse un cri sans bouche
Dans l'odeur d'un thé vert, seul sans l'être, je me couche
Et je me demandais quelle était cette prison
Un autre moi disait « c'est une noble maison »
Et un moi différent « nous voilà pris au piège »
« Depuis combien de temps suis-je ici ? » continuais-je
« Le temps d'un batt'ment cils qui se veut infini »
« Une question inutile, nous n'sommes même pas ici. »
« Comment suis-je censé partir de cet endroit ? »
« Et pourquoi le quitter ? L'extérieur est plus froid. »
« Rien de plus simple pourtant, appelle juste au secours. »
Me voilà grelottant, me sentant sans recours
Et je leur demandais « qui suis-je ? » d'un ton bas
De concert ils disaient la même chose : « Je suis moi. »
Le ciel se déchira, un prince d'or apparut
Une lumière m'enveloppa, ténébreux aperçu
Aux côtés du prince d'or, se tenait un homme noir
Plein de vie et de mort, étant venus me voir
Le prince d'or me parlait, l'homme noir restait distant
Les marionnettes jouaient. Le jouet de ces géants
C'était moi. C'était moi.
Le ciel se referma.
Ce garçon est le chef de ce petit jardin.
Je ne sais ce qui pêche mais contre lui je n'peux rien.
Comme un goût de vanille dans une fosse à purin
Je suis juste une chenille impuissante dans leurs mains.
C'est un monde anormal, bizarre, étrange, cassé.
Dans ce monde anormal, j'étais seul à rêver.
(Bam bam) Qui est-ce ? (bam bam bam) Qui frappe à la porte ?
Mais il n'y avait aucune porte dans ce monde.
J'ouvre les yeux, à nouveau, sur un monde retourné
Le bas devient le haut, le ciel tremble sous mes pieds
Je dégringole en bas
Me cogne contre une paroi...
C'est mon premier enfer dans ce petit jardin
Réouvrant mes paupières je vois un ciel éteint
Et je me demandais quelle était cette prison
Un autre moi disait « c'est une noble maison »
Et un moi différent « nous voilà pris au piège »
« Depuis combien de temps suis-je ici ? » continuais-je
« Le temps d'un batt'ment cils qui se veut infini »
« Une question inutile, nous n'sommes même pas ici. »
« Comment suis-je censé partir de cet endroit ? »
« Et pourquoi le quitter ? L'extérieur est plus froid. »
« Rien de plus simple pourtant, appelle juste au secours. »
Alors mes bras se tendent et j'hurle comme un sourd
« JE SUIS MOI ! »
Le petit être double reste encore incomplet
Son réveil brusque le trouble car le monde est changé
J'ai un tout petit maitre, mon petit maitre à moi
Tout doux au paraitre, mais causant de l'effroi
Mais mon tout petit maitre a encore rétréci
Réduit à moins qu'un être le voilà refroidit
Mon petit maitre est deux, l'un est à mes côtés
Le second ouvre les yeux dans une vielle boite à thé
Je dois veiller sur lui encore pour quelques temps
Car tout n'est pas fini. Repoussant le moment
De sa fin, je le tiens dans un semblant de vie
Lui qui a pour destin après le Nilgiri
De mourir de mes mains, la vengeance terminée
Après quelques matins aux souv'nirs enfumés
Je tiendrais ma promesse et rest'rais près de lui
Il me tiendra en laisse et sera ma souris
« Ouvrez les yeux jeune maitre »
C'est une nouvelle vie, ridiculement courte
C'est une nouvelle partie, ils ne pass'ront pas outre
J'ai mal au corps, j'ai mal au cœur
Je sonne du cor et puis je pleurs
Je fais le mort, j'oublie les mœurs
Enfin je sors, la vie m'écœure
Marre de chialer seule dans mon coin !
J'veux oublier, plus m'faire de foin !
J'me sens usée mais je vais bien
Je suis blasée, ce n'est pas sain
J'ai la banane dès l'heure de prime
Derrière je plane dans la déprime
Mon masque m'achève et m'ressucite
Pendant qu'je crève, la vie m'excite
Je me sens seule et entourée
Je me seule veule et saturée
J'écris mes cris au critérium
J'envie la vie du vivarium
J'veux m'abrutir ne plus penser
Et abolir mes noires idées !
J'pense à la mort... inévitable...
Personne n'est fort, mais tous affables
On est atone devant la fin
C'est monotone, restons sereins
Ce taraudage désespérant
Devient l'adage de mon vivant
Je f'rais naufrage, au bord des ans
Fin du voyage, tout l'monde descend
J'me f'rais descendre dans une p'tite rue
Car j'peux prétendre à une mort crue
J's'rais torturée et dépecée !
J's'rais écrasée et même broyée !
Jusqu'à l'aurore, l'horreur brasée !
J'aurais eu tord de trop trainer
Trop tard le soir, trop tôt l'matin
Ouais j'aime le noir qui danse sans fin
J'aime la nuit quand elle s'enfuit
Quand elle me nuit et qu'ça m'ennuie
Quand elle me suit et me sourit
Quand elle me dit être mon amie...
J'suis l'amicale calamiteuse
J'suis l'animal idiolecteuse
Qui cherche toujours une raison d'vivre
Au fil des jours, elle qui s'enivre
Elle qui s'en fout, elle qui s'en veut
Elle joue au fou, elle joue au vieux
Elle s'dit joyeuse et malheureuse
Elle se sent gueuse voir même miteuse
Elle serait moi ? Une part de ça
Une part de rien mis sous du lin
Futur cadavre décomposé
Et qui se navre de s'faire bouffer
J'veux vivre légère sans m'prendre la tête
J'veux vivre pépère parfois pompette
Parfois souriante et parfois triste
Parfois amante et intimiste
Parfois idiote, parfois cynique
Parfois salope, parfois sadique
Parfois rieuse, parfois sympa
Parfois plusieurs, parfois juste là
Moi, j'voudrais juste vivre sans penser à la mort...
On sort de la voiture, le regard dans le vide
On retire ses chaussures avec un air livide
On va pisser puis boire, on s'retrouve dans sa chambre
Étonné d'entrevoir le soleil qui se... cambre ?
Un peu d'eau sur l'visage et une brusque envie d'bière
Suivi de celle d'être sage et d'se poser pépère
Le tamtam dans la tête, l'impression d'être crade
Y a une heure dans la fête et là dans la panade
On s'croit toujours la veille, poches sous les yeux en plus
Alors qu'les autres s'réveillent, on va s'vider l'an...
(j'ai promis du politiquement correct pour ce slam)
En v'là une déjà d'bout qui m'regarde en souriant
J'dois avoir une gueule d'fou vu celle de ma manman
J'lui dis bonjour vite fait et j'essaye d'm'esquiver
Inutile, je le sais, et me v'la acculée
« Bien hier soir ? » « Hier ?... Bin ouais » « T'as dormi ? » « Hein ?... Euh non »
« Et tu as beaucoup bu ? » « Me pose pas la question »
Je dérive vers la douche avant que les vannes tombent
Faut dire qu'ma voix est louche, c'qu'il en reste est immonde
Ils vont s'foutre de ma gueule, m'obliger à parler
Autant rester toute seule, gardant la bouche fermée
J'laisse couler l'eau bouillante en me tenant au mur
Un bonbon à la menthe contre l'haleine qui dure
Et j'm'affale sur mon lit... avant de me rel'ver
Faut dire qu'j'ai vu l'ordi, je dois me connecter
D'toute façon j'pète la forme, ça ce voit pourtant, non ?
Pas question que je dorme, j'peux tenir le p'loton
Quoi sortir ? Aller où ? T'inquiètes j'suis solide moi
J'me sens d'aller partout et d'faire n'importe quoi
Deux pas dehors, j'm'effondre, mon corps n'est pas d'accord
Enfin j'vais pas m'morfondre, c'est pas que j'ai eu tord
C'est qu'j'ai rien a prouver mais si j'veux j'peux tenir
À la fin d'la journée je pourrais m'endormir !
(plus tard)
J'veux dormir... j'ai sommeil... J'veux fermer les paupères
Je me sens tellement vieille, mais au moins je suis fière
Il fera bientôt nuit et j'pionc'rais tout mon soul
Sans avoir honte des bruits qui prétendent que j'suis soule
10 heures ?... Fait bip ! Et bip ! Et ta gueule le bippeur !
C'est comme pendant une pipe ça s'étale en longueur
Et pourtant normal'ment le temps passe bien plus vite !
Où alors on me ment ? P'tain j'suis à la limite...
J'ai résisté jusqu'là mais j'ai trop mal au crâne
Un advil et basta, ou bien un doliprane
Ils ont combien d'médics dans leur tiroir ceux-là ?
Tiens un truc pour la trique... non j'suis dégueulasse là...
(j'ai oublié le politiquement correct au passage)
Ah non, c'est abusé, je venais juste de l'prendre
Mais j'ai tout dégueulé sans qu'ça ai l'temps descendre
Tant pis j'r'prends un cachet, j'suis plus trop à ça près
Et puis j'avais bouffé, l'goût est pas si mauvais
Putain je suis pas bien et j'ai rien envie d'faire
Et en plus y a les miens qui ne veulent pas se taire
J'essaye de lire un peu ou d'matter une série
Mais c'qui est ennuyeux c'est que j'ai plus d'esprit
J'ai le cerveau encore plus vide que d'habitude
Faudrait qu'je fasse du sport contre la lassitude
Midi arrive enfin, plus qu'10 heures à attendre
J'ai pas vraiment très faim mais j'm'oblige à en r'prendre
P'tête qu'bouffer m'f'ra tenir, me don'ra d'l'énergie
Après c'est encore pire, j'me sens vraiment fini
Après-midi... coup d'barre, à n'pas dormir la nuit
On finit dans l'coltard, dans l'lit jusqu'à midi
Après cette vingtaine d'heures passées à pioncer
On s'réveille comme une fleur, fraiche pour la journée
Y a un passage de la vie dur et chieur
Un moment d'hésitation qui cause pas mal de pleurs
Un moment où l'voile du leurre se dévoile à l'heure
Où on s'croit l'plus malheureux et où l'monde nous écœure
J'parle bien sûr d'l'adolescence et d'ses enfluves rances
De coup d'gueule, de malaises et d'indifférence
Un moment où la différence est sujet de médisances
Où la méfiance provoque de l'inclémence ou d'la malveillence
Où l'on manigance pour venger une offense
Où l'indolence est au plus haut, un peu comme l'impatience
Pour certains d'entre nous, l'adolescence est vachement loin
Pour d'autres moins mais elle s'oublie en un rien
de temps. Tant et si bien qu'on s'en plaint à tout va
Comme si nous n'étions jamais passé par là...
Ouais, être ado c'est galère, y a pas à dire...
Mais j'le suis plus alors j'vais slammer contre eux et les haïr !
L'adolescent est dolent et lassant
Il s'plaint constamment et d'vient vite militant
Pour lui l'anarchie c'est détruit tout et r'construit rien
Il veut faire péter son école pour pas s'lever d'main
Il traine dans les rues tard le soir
Juste pour faire croire qu'il emmerde ses parents
Heureusement qu'ils n'sont pas rancuniers
Mais d'viennent vite pécuniers
D'vant les T-shirts de marque que l'ado veut pour s'démarquer
Il cache ses boutons derrière ses ch'veux gras
Et déboutonne son pantalon pour draguer une kaïra
Il bouffe de la merde à longueur de journée
Et s'étouffe dans les emmerdes à cause de sa fierté
On peut pas s'y fier, il fait tout pour faire chier
Même quand il a le cul coincé sur l'canap d'vant la télé
Les meufs jouent les chaudasses et se traitent entre elles de tepu
Le string qui dépasse de leur slim met les mecs à l'affut
Même plates elles ont un sous-tif limite elles s'rajout'raient une touffe
Et pour les mecs elles ont un pif, un vrai radar de ouf
Elles s'peinturlurent le visage à la truelle pour être plus belles
Pour faire plus qu'leur âge et pas finir vielle fille f'sant les poubelles
Elles mettent 3 heures pour s'coiffer et pire pour choisir des fringues
Si elles passaient s'temps là à taffer et oubliaient d'faire la bringue
On aurait une génération d'intello !
Mais faut pas rêver, un ado sait pas écrire
À la limite le sms voir pire
L'ado s'met tout l'monde à dos pour pas paraitre docile
Et achète du panaché en douce pour avoir l'panache facile
Fier de boire d'l'alcool, il veut tenter sa première taffe
En piquant une clope à sa mère et en prenant un air de mataf
Il voudrait tirer un coup pour s'en vanter d'vant les copains
Mais il est terrorisé dès qu'il s'retrouve d'vant une putain
Les ados passent leur temps à s'faire la gueule sans savoir pourquoi
Ils s'réconcillient puis veulent plus s'voir. Tout ça pour quoi ?
Un mot d'travers vers une fin d'soirée trop charger en verres
Ou une remarque sur facebook qui dégénère
Ils répondent à leur profs qui leur cassent les burnes
Puis se la pête en jouant au taciturne
Pourtant ils r'gardent en cachette des dessins animés pour gosse
Et s'pissent dessus d'vant des films d'horreurs en f'sant l'beau gosse
Ils regardent des conneries comme next ou parental control
Mais sont moins mdr le lend'main d'vant l'contrôle
Ils enchaînent les fêtes, la musique à donf
Et si les voisins se plaignent c'est l'triomphe
L'adolescence, c'est l'passage de p'tit adulte à grand enfant
Et au fond, on y reste éternellement